Creux de la Chettaz
La légende du Creux des Sarrasins
« Le ruisseau du Creux des Sarrasins fait limite entre les territoires de Corcelles et Montagny (Fribourg). Au milieu d’un vallon, ce ruisseau fait une chute de 10 mètres et, avant de se jeter dans l’Arbogne, il traverse une petite forêt sauvage, très fraîche en été, bordée de parois de molasse, contenant plusieurs grottes.
Les Sarrasins pillards qui dévastaient notre pays au Xe et XIe siècles, ne pouvaient entrer à Payerne, alors protégée par ses hautes murailles, dont quelques pans existent encore.
Ils s’étaient établis dans ce vallon ombreux. Les paisibles travailleurs de Corcelles avaient souvent la visite de ces redoutables cavaliers. Une fois pour toutes, Corcelles prit le parti de se défaire de cette horde de sauvages et ceux-ci tombèrent dans un guet-apens préparé par un rusé du nom de Conrad.
Tous furent exterminés dans une terrible bataille, sauf un seul : c’était le Sarrasin Alibas. Ce dernier se réfugia près de la cascade et, épouvanté à l’idée d’être resté seul, il décida de se détruire en sautant le Creux. Il grimpa la paroi de molasse pour mettre à exécution son funeste projet quand il aperçut des biches qui buvaient dans le ruisseau. Le tableau était si beau qu’il n’eut plus le courage de se détruire. Il resta des années durant dans le petit vallon solitaire où avaient eu lieu tant de scènes de partages de butin. On ne sait de quoi il vivait. Son nom était une terreur pour les populations. Les enfants obéissaient au seul nom d’Alibas, ou à la menace d’aller trouver l’homme rouge aux yeux flamboyants. Et depuis, ce vallon a gardé le nom de Creux des Sarrasins. » Jean-Pierre Bossy. Tiré de Ric Berger, La Vallée de la Broye, p. 130
Aujourd’hui, on connaît cet endroit uniquement sous Creux de la Chettaz. A l’intérieur de ce charmant vallon très sauvage et presque inatteignable depuis Lothar, une des grottes est nommée Cane à Pétaule, orthographe non garantie. A noter aussi qu’à Russy village en amont du ruisseau est mentionné un cimetière Sarrasin.